Dans la soirée du 19 mai 2022, le conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Wang Yi a présidé à Beijing la réunion visio entre les ministres des Affaires étrangères des pays BRICS, des pays émergents et des pays en développement. Le ministre sud-africain des Affaires étrangères Naledi Pandor, le ministre brésilien des Affaires étrangères Carlos Alberto França, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, le ministre indien des Affaires étrangères Subrahmanyam Jaishankar, ainsi que le vice-Premier ministre et ministre kazakh des Affaires étrangères Mukhtar Tleuberdi, le ministre saoudien des Affaires étrangères Faisal bin Farhan bin Abdallah Al Saoud et le ministre argentin des Affaires étrangères Santiago Cafiero, le ministre égyptien des Affaires étrangères Sameh Shoukry, le ministre indonésien des Affaires étrangères Retno Marsudi, le ministre nigérian des Affaires étrangères Geoffrey Onyeаma, le ministre sénégalais des Affaires étrangères Aïssata Tall Sall, le ministre d’État des Émirats arabes unis Ahmed bin Ali Al Sayegh, le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères de Thaïlande et d’autres ministres des pays invités ont assisté à la

M. Wang a déclaré qu’il y a cinq ans, le président Xi Jinping avait proposé le modèle de coopération « BRICS + », lequel a reçu un soutien actif et des réponses chaleureuses de toutes les parties et a enrichi et renforcé la valeur du mécanisme « BRICS ». Face aux risques et défis actuels, il est plus important que jamais de renforcer la solidarité et la coopération entre les pays émergents et les pays en développement. M. Wang a déclaré : « Nous avons organisé pour la première fois le dialogue « BRICS + » au niveau des ministres des Affaires étrangères, ce qui revêtit une grande importance pour élargir davantage la coopération entre les pays BRICS et d’autres pays émergents et pays en développement.

M. Wang a fait trois remarques :

Premièrement, il faut défendre le multilatéralisme. Face à des changements et des turbulences du monde sans précédent, le multilatéralisme constitue la garantie de survie et de stabilité des pays émergents et des pays en développement. La clé du maintien d’un véritable multilatéralisme est d’adhérer à la vaste consultation, à la construction conjointe et au partage des avantages, de prôner l’ouverture et l’inclusion, et de s’opposer à la fermeture et à l’exclusion. Toutes les parties doivent défendre fermement le système international avec comme noyau les Nations Unies, et s’opposer à la formation des bandes et des « petits clans » et au choix du camp d’un pays par coercition. Il est nécessaire de promouvoir le système de gouvernance mondiale pour mieux prendre en compte les préoccupations légitimes et les demandes raisonnables de la plupart des pays, notamment des pays en développement. Récemment, le président Xi Jinping a proposé l’Initiative pour la Sécurité mondiale, et la Chine est disposée à travailler ensemble avec toutes les parties pour promouvoir la mise en œuvre de l’Initiative, renforcer la gouvernance sécuritaire mondiale et sauvegarder la paix et la tranquillité du monde.

Deuxièmement, il faut se concentrer sur le développement. M. Wang a affirmé : « Le développement est notre objectif commun et implique notre mission de la gouvernance mondiale. » Il faut pousser la communauté internationale à placer le développement en priorité dans la gouvernance mondiale, à composer le « thème principal » qu’est le développement commun, et à jouer une « symphonie » qu’est le développement durable. Le président Xi Jinping a proposé l’Initiative de Développement mondial, soulignant qu’il faut prioriser le développement, placer au centre les peuples et favoriser un développement mondial plus fort, plus vert et plus sain. La Chine est disposée à accroître ses investissements dans la coopération et le développement, à travailler avec d’autres pays pour faire avancer en profondeur l’Initiative et donner plus de résultats, à construire un système de partenariats pour le développement mondial et à créer un environnement international propice au développement afin que les résultats du développement puissent bénéficier à davantage de pays en développement.

M. Wang a déclaré qu’à l’heure actuelle, les courants opposés à la mondialisation sévissent et les sanctions unilatérales et les barrières technologiques se poursuivent, ce qui a une grave influence sur le développement économique et social des marchés émergents et des pays en développement. « Nous devons adhérer à la recherche de connexion plutôt que de découplage, à la complétion de la chaîne plutôt que son brisement, afin que les pays en développement puissent mieux s’intégrer dans la division internationale du travail et dans la coopération et partager ensemble les avantages de la mondialisation. Il est nécessaire de promouvoir la gouvernance technologique mondiale et de permettre aux pays en développement de tirer parti de du développement innovant. Il est aussi nécessaire de renforcer la gouvernance sanitaire mondiale pour garantir un accès équitable aux vaccins dans les pays en développement et combler le « fossé vaccinal ».

Troisièmement, il faut adhérer à une coopération gagnant-gagnant. La montée en puissance collective des marchés émergents et des pays en développement est devenue une tendance irréversible de cette époque. Les pays en développement sont devenus un moteur important de la croissance économique mondiale et une nouvelle force pour faire évoluer le paysage international. Ils se sont progressivement transformés de partisans de la gouvernance mondiale en promoteurs conscients. Dans le passé, les pays en développement se sont déjà unis pour lutter contre l’impérialisme et le colonialisme et pour inaugurer une nouvelle ère de développement indépendant. Aujourd’hui, ils doivent conjuguer leurs efforts de nouveau pour améliorer la gouvernance mondiale et pour s’assurer un plus grand espace de développement. Il est donc nécessaire de maintenir l’esprit de solidarité et d’entraide, de mener une coopération Sud-Sud à plus grande échelle, dans une sphère plus vaste et à un niveau plus profond, de renforcer la voix au chapitre dans les affaires internationales, le droit de l’établissement des agendas internationaux et le pouvoir réglementaire, et de promouvoir le développement du système de gouvernance mondiale dans une direction plus juste et plus raisonnable. Il est également nécessaire de renforcer l’alignement des stratégies de développement, d’approfondir la coopération pragmatique et de parvenir à l’unité et à l’auto-amélioration. Toutes les parties doivent respecter la voie de développement de chacune qui convient à ses propres conditions nationales, promouvoir la multipolarisation mondiale, la diversité culturelle et la démocratisation des relations internationales, et protéger les droits et intérêts légitimes des pays en développement. 

M. Wang a déclaré que la Chine sera toujours membre de la grande famille des pays en développement et se tiendra toujours aux côtés du grand nombre de pays en développement, adhérera aux valeurs communes de paix, de développement, d’équité, de justice, de démocratie et de liberté pour toute l’humanité, et déploiera les efforts inlassables pour construire une communauté de destin pour l’humanité. Le modèle de coopération « BRICS + » a vu le jour pour la coopération et le développement. La partie chinoise invite davantage de pays à rejoindre le dialogue « BRICS + » pour promouvoir conjointement la démocratisation des relations internationales, la généralisation des bénéfices de l’économie mondiale et la rationalisation de la gouvernance mondiale, afin de créer conjointement un avenir radieux et brillant.

Les ministres des Affaires étrangères participant à la réunion ont remercié la Chine pour sa proposition et son organisation du Dialogue des ministres des Affaires étrangères dans le cadre de « BRICS + », et ils ont considéré que face aux nouveaux défis de la situation internationale actuelle, la coopération « BRICS + » est très importante et contribuera à promouvoir la solidarité et la coopération des pays émergents et des pays en développement afin qu’ils puissent mieux jouer leur rôle dans les affaires internationales ; la coopération « BRICS + » permet d’accroître leur représentativité et leur voix dans la gouvernance mondiale et de mieux protéger les intérêts communs des pays en développement. Toutes les parties ont exprimé leur volonté de continuer à approfondir la communication et la coordination stratégiques entre les BRICS et les pays émergents, en vue de favoriser la réforme de la gouvernance mondiale dans une direction plus juste, plus raisonnable, plus inclusive et plus démocratique.  

Les ministres des Affaires étrangères participants ont déclaré qu’il faut soutenir la promotion du multilatéralisme, défendre les buts et principes de la Charte des Nations Unies et préserver les fondements de survie et de développement des pays en développement. Toutes les parties doivent adhérer à la solidarité et à la coopération dans la lutte contre l’épidémie du Covid-19, continuer à renforcer la coopération dans la recherche et développement de vaccins et de médicaments et aider les pays en développement à améliorer leurs capacités anti-Covid-19. Il est aussi nécessaire de renforcer la coopération Sud-Sud, de construire un système de partenariats pour le développement mondial et de promouvoir la concrétisation de l’Agenda 2030 pour le développement durable.